Silence.
Soudain, un mur tombe. Le silence.
La peur, les larmes, les cris, la violence, tout s’évanouit doucement. Le silence.
Un silence froid de ton absence, humide des larmes de papa, calme de ton apaisement
Le silence d’une famille dont peu de choses demeurent
Un silence où, dans la stupeur de ton départ, les yeux tournés vers toi, nous te voyons.
Un silence dans lequel tes griffes tombées laissent le souvenir d’une main
Le souvenir de toi, le souvenir de ta vérité, le souvenir de ta substance
Un silence qui promet le temps pour pleurer tes blessures,
Blessure d’une vie qui l’a mené à son terme.
Je m’autorise ce temps aujourd’hui pour évoquer le seul souvenir que j’ai de toi
Une discussion entre deux femmes : l’une essayant d’attendrir l’autre pour obtenir une trêve dans sa violence, l’autre essayant de convaincre l’une de sa gentillesse pour ne pas perdre le dernier lien à sa famille. Et dans cet œil de ta tempête, nous nous sommes rencontrées. Et ce fût doux, et ce fût riche. J’espère me souvenir de ce livre que tu m’as conseillé de lire. Puisque tu n’es plus cette menace qui me forçait à me masquer, je tombe les armes et reconnait celle que tu as été à cet instant.
Puisses-tu trouver la paix. Puisses-tu être libéré de ton père, puisses-tu retrouver ta mère. Que justice te soit rendue. Puisses-tu avoir toute la douceur que ta vie méritait, le calme et l’amour auxquels tu aspirais.
Un mur tombe. Le silence. Paix et amour.